Une réponse au « Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme »
Une réponse au « Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme »
Introduction
Le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme, publié en 1995 par le Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, s’adressait aux pasteurs de l’Église catholique. Il visait aussi (nn. 4 et 5) à informer les catholiques en général, de même que les membres de d’autres communions, au sujet des politiques catholiques officielles sur le travail œcuménique. Par conséquent, depuis l’automne 1995, le Dialogue Église catholique romaine / Église unie a consacré une partie de ses rencontres bi-annuelles à étudier conjointement le Directoire. Nous espérions que notre discussion commune sur ce document dans son ensemble et en particulier dans les descriptions de ses buts, méthodes et présuppositions du dialogue œcuménique, nous aiderait à voir plus clairement où nos traditions se rejoignent et où elles divergent sur la notion fondamentale du dialogue œcuménique — un concept dont la valeur et les procédures risquent d’être prises pour acquises à l’intérieur d’un groupe de dialogue comme le nôtre établi depuis si longtemps. Nous avons en effet trouvé que nos discussions ont fourni l’occasion de clarifier certains points. Nous envoyons nos observations sur ce document important à la Commission pour l’Œcuménisme de la Conférence des évêques catholiques du Canada, dans l’espoir que nos commentaires puissent servir à la Commission dans ses efforts en vue de remplir sa mission.
Nous avons abordé le Directoire avec un désir commun : y trouver notre passion individuelle et collective pour le dialogue et l’unité chrétienne affirmée. Pour les catholiques, une telle affirmation impliquerait la liberté et la permission de s’engager totalement dans la conversation œcuménique, confiants que l’Église catholique prendrait au sérieux un tel dialogue et ses résultats. Pour les membres de l’Église unie, une telle affirmation impliquerait de la part de Rome une volonté de reconnaître qu’un réel degré de communion marque notre état divisé.
Pour nous tous, le Directoire offrait un mélange de compréhension, d’espoir et de prudence. Puisque nos discussions ont principalement porté sur la notion de « dialogue » — sa nature, ses buts, ses bases, sa condition, sa méthode, son sujet et sa forme —, notre réponse est basée sur ce concept et sur la manière dont le document dans son ensemble s’adresse à un groupe de dialogue. La réponse est divisée en trois parties :
1. Comment le Directoire affirme et met en valeur notre dialogue.
2. Comment le Directoire met notre dialogue au défi.
3. Un modèle pour comprendre comment nos deux traditions se rapprochent du dialogue œcuménique.